jeudi, octobre 19, 2017

Bordélisation systémique et culture du viol au Québec

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Tout le monde assume le fait que les hommes sont plus violents que les femmes...

Si les Américains peuvent déjà compter sur Roman Polansky, Donald Trump et Harvey Weinstein pour faire la une des journaux en matière d’adressions sexuelles, les Québécois pour leur part ne sont pas en reste puisqu’ils peuvent compter, depuis quelques jours, sur la participation des cas de Luck Mervill, Claude Jutra, Marcel Aubut, Éric Salvail et Gilbert Rozon pour ne nommer que ceux là. Depuis que notre grand-mère Ève a attiré dans ses filets ce salopard d’Adam, le monde n’est plus pareil. Mais comme il s’agit, dans ce dernier cas, d’une femme qui tient le rôle-titre de la maquerelle du bordel, ça ne compte pas ! La Terre est un immense foutoir à ciel ouvert, tout le monde sait ça !

Au rythme où vont les dénonciations, tantôt nous allons apprendre que Mickey Mouse a agressé son amie d’enfance, Minnie la souricette, que Yogi l’ours a montré ses schnolles poillues à Boubou l’ourson, et que le Prince Charmant a profité du long sommeil de Blanche-Neige pour lui frôler un sein avec sa main baladeuse pendant qu’il lui volait un baiser libérateur. L’occasion crée le larron, n’est-ce pas ! Et le plus vieux métier du monde, à ce que l’on sache, pourra toujours compter sur la loi naturelle de l’offre et de la demande pour prospérer…

Non pas que je sois insensible à toutes ces personnes qui, un jour ou deux dans leur misérable vie, ont eu à subir les assauts salaces de leur mentor, d’un père, d’un frère ou d’un ami d’enfance. Loin de moi l’idée de vouloir relativiser le plus petit geste d’un pédophile, lequel mérite évidemment les châtiments prévus par nos lois. Quand il s’agit d’enfants, on ne peut laisser passer le moindre écart. Que les agresseurs (remarquez le genre !) soient dénoncés et poursuivis en justice, j’en suis. Mais je me demande seulement où on tire le trait entre un viol, un harcèlement, un abus de pouvoir ou un simple geste déplacé qui ne pourrait être, parfois, qu’une mauvaise interprétation d’une circonstance malheureuse ou d’une maladresse dans le mouvement ?

Si vous avez la réponse, faites-moi signe, cela m’intéresse de le savoir. Car, aujourd’hui, avec tout ce que je découvre en ouvrant la télé jour après jour, je ne peux m’empêcher d’imaginer que, dans le lot, il peut y avoir des cas de vendetta personnelle. L’occasion peut-être en effet très belle pour un looser ou une looseuse qui en profite pour se venger d’un patron misérable qui a eu l’imprudence de croire que sa (ou son) vis-à-vis lui faisait de l’œil. Et je ne peux évidemment m’empêcher de penser que c’est une occasion en or pour le mouvement féministe québécois qui en avait bien besoin pour reprendre le pouvoir perdu au cours des dernières années. En tout cas, Manon Massé, avec sa dernière motion sur la culture du viol au Québec, et la ministre de la Condition féminine qui lui tend la main dans cette croisade, ne l’ont surtout pas ratée celle-là pour fesser dans le tas et en faire éventuellement un projet de loi qui fera claquer des dents l’ensemble de la gent masculine sur laquelle pèsent tous les soupçons.

Cela dit, à qui le tour maintenant ? Pas de presse mesdames ! La suite, demain matin, à la une de tous les médias, avec en sous-titre « coupables sans sommation ».

Akakia