Les délires d'Akakia

vendredi, septembre 29, 2017

Lancement de mon nouveau livre — « Armes à feu au Québec et au Canada / La vérité derrière le faux débat »


Le titre : « Armes à feu au Québec et au Canada / La vérité derrière le faux débat »
Sous-titre : « Des enjeux constitutionnels et politiques à travers lesquels s'affrontent les notions de droits individuels et collectifs »

Vous êtes outrés et ulcérés de vous faire voler vos droits ancestraux en matière d'armes à feu par le gouvernement de Philippe Couillard. Vous êtes tannés d'écouter Heidi Rathjen mentir à toutes les tribunes sur le sujet et dire n'importe quoi sur les armes à feu sans jamais pouvoir réagir dans la presse. Vous voulez pouvoir réagir avec des mots bien sentis pour rétablir la vérité. Vous voulez que ce gouvernement liberticide cesse de piétiner vos libertés et vos droits fondamentaux, ne manquez pas le lancement de mon livre, le 4 octobre prochain. Plusieurs ont déjà effectué leur achat, et leur enthousiasme montre qu'il est possible d'enrayer le mouvement liberticide livré par le PLQ, le PLC, les DG des corps policiers du Québec, les convulsionnaires de Polysesouvient et le DG de l'Association pour la prévention du suicide au Québec qui disent n'importe quoi sans jamais être remis à leur place. Ne ratez pas l'occasion de vous informer. Ça ne règle pas tous nos problèmes, mais la vérité et la capacité de la transmettre est le premier pas à faire. J'ai fait mon possible et tout donné ce que j'avais en moi ; à vous maintenant de faire votre bout de chemin et de me prouver que vous méritez que je m'investisse de la sorte...

—Lieu de la rencontre : LE BISTROT DU FJORD, à Chicoutimi, 620 chemin St-Thomas, à un jet de pierre de l'Université.
—Jour et heure du lancement : mercredi, 4 octobre, à 19 heures.
—Le livre coûte 20$ l'unité et ceux qui ont déjà réservé et payé pourront prendre livraison de leur exemplaire.

Un dernier mot
Pour ceux et celles que cela intéresse, le 4 octobre, c'est le jour de mes 69 ans. Je serai donc là avec ma douce, au Bistrot du Fjord pour le souper, deux heures avant le lancement prévu. Si vous voulez venir m'accompagner pour le plaisir de l'amitié, le restaurant offre un menu très varié. Merci d'être là. Sans vous, mon travail d'historienne n'aurait aucun sens.
Photo de Jeannot Lévesque, maître photographe, Chicoutimi.
(Faite suivre et partagez je vous prie)
 

mardi, septembre 19, 2017

INGÉRENCE POLITIQUE OU INGÉRENCE POLICIÈRE ? QUI MÈNE RÉELLEMENT LE QUÉBEC ?

Yves Francoeur, Président de la Fraternité des policiers de Montréal

Difficile de la rater celle-là ! Comme moi, vous avez sans doute eu un petit frisson de jouissance de voir le garde chiourme de Philippe Couillard, Jean-Marc Fournier, se faire frotter les oreilles sur une question d'ingérence politique dans l'exercice des enquêtes policières. Dans une démocratie, c'est la chose à ne pas faire ! La séparation des pouvoirs entre politique et police, c'est sacré !!! C'est la première règle, le premier commandement du dieu de l'engagement politique qui nous sépare de la dictature que dis-je, c'est la frontière entre un État démocratique et un État policier.

Évidemment, M. Fournier réfute les allégations de M. Yves Francoeur, président de la Fraternité des policiers et policières de Montréal, un des hommes les plus puissants sinon le personnage le plus obscur du Québec. Et aujourd'hui, à voir M. Fournier fléchir les deux genoux devant l'accusation des accusations, on voit bien qui mène réellement le Québec. Si vous avez oublié, je me dois alors de vous rappeler que M. Francoeur est la voix d'outre-tombe qui, au printemps 2016, a contraint le gouvernement du Québec à nous imposer le fameux registre des armes à feu.

Puissant, le bonhomme, vous avez pas idée ! Les colonnes du temple sont en train de craqueler sous le poids de ses simples allégations. Car M. Francoeur, comme Edgar Hoover du beau temps du Maccartysme, doit avoir sans aucun doute dans ses classeurs secrets un dossier compromettant sur chaque politicien, sur chaque homme publique, chaque Madame en puissance. De quoi mettre à mal le gouvernement de Philippe Couillard comme on peut difficilement l'imaginer.

Évidemment, les médias du tout Québec sont à l'affût, devisent entre spécialistes réquisitionnés à la sauvette et tentent de savoir si, oui ou non, M. Fournier a réellement franchi la barre interdite. Mais aucun, à ce jour, n'a encore fouillé la question sous l'angle de la pénétration du politique par le policier. Car la vraie question, celle qui m'inquiète au cube, elle est là : Comment le président de la Fraternité des policiers peut-il se permettre, en public, d'indisposer à ce point le gouvernement de Philippe Couillard, à une année des élections générales ? D'où tire-t-il un tel pouvoir ? Que sait-il que nous ne savons pas et que nous devrions savoir ? Quels sont ses véritables motivations derrière sa dénonciation ? Où sont ses intérêts ?

Si vous pensez que la politique du Québec est un long fleuve tranquille, détrompez-vous ! Il y a plein de courants déviants, de tourbillons et de siphons qui vous ballotent dans tous les sens, de haut en bas, en arrière et en avant, avec des bêtes des profondeurs qui attendent, tapies dans l'ombre, qu'un imprudent passe à portée de dents, une faune de poissons et de méduses empoisonnés qui vous infectent dès que vous les touchez du bout du doigt bref, un monde inconnu qui vit en parallèle du nôtre et qui s'en nourrit...

Akakia

lundi, septembre 04, 2017

Le saccage des monuments et le message qu’il faut en tirer

La statue du général sudiste Robert E. Lee, déboulonnée et enlevée de son socle en Nouvelle-Orléans, le 19 mai 2017
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« Tous les documents ont été détruits ou falsifiés, tous les livres récrits, tous les tableaux repeints. Toutes les statues, les rues, les édifices, ont changé de nom, toutes les dates ont été modifiées. Et le processus continue tous les jours, à chaque minute. L’histoire s’est arrêtée. Rien n’existe qu’un présent éternel dans lequel le Parti a toujours raison. »
George Orwell, 1984, Partie II, chapitre 5

Le passé des hommes est une tragédie qui n’a pu être évitée, et le présent une tragédie qu’il faut s’efforcer d’éviter. Ce qui reste après tout événement, si dramatique, si douloureux, si puissant soit-il dans l’ordre des choses, c’est l’idée que nous nous en faisons, la manière que nous prenons pour l’expliquer et le soin que nous y accordons pour ne pas le faire sombrer dans l’oubli. Et pour pouvoir y arriver, il faut être capable d’entendre battre le cœur des hommes et des femmes qui les ont incarnés. Comment peut-on juger d’une cause si l’une des deux parties empêche délibérément des témoins oculaires de comparaître sous quelque prétexte que ce soit ? Car la grandeur des héros qui ont marqué l’Histoire, ne peut être mesurée qu’à l’aune des tyrans qui ont tenté de l’assassiner ! Détruire la statue d’une figure historique parce qu’elle dérange le regard des gens vertueux d’aujourd’hui, c’est aussi conséquent que de soustraire, au regard de la justice, des pièces à conviction retrouvées sur la scène d’un crime. Casser une plaque historique, parce qu’on y retrouve subitement des mots qui heurtent les âmes sensibles, c’est aussi inconcevable que de maquiller un document authentique en y effaçant des mots et des phrases pour en trafiquer le sens.

La mémoire assassinée
Les monuments anciens sont des œuvres artistiques et ne doivent avoir aucune autre fonction que symbolique et esthétique. En cela, ils marquent des temps d’arrêt dans la civilisation qui les ont érigés, témoigent des époques auxquelles ils sont associés et permettent de mesurer le chemin parcouru dans les chapitres controversés de l’art, de la culture et de l’histoire. Tenter de leur faire dire autre chose relève de la supercherie !
Comment interpréter les actions concertées des maires des localités américaines de Charlottesville (Virginie), Baltimore (Maryland), Lexington (Kentucky) et Durham (Caroline du Nord), qui ont autorisé sinon encouragé le retrait des monuments élevés à la mémoire de l’armée sudiste, alors que d’autres magistrats continuent de fleurir les monuments des généraux et des soldats de l’armée nordiste pourtant coupable d’avoir commis les mêmes atrocités et les mêmes crimes contre l’humanité ? Que penser de ces exaltés de la rectitude historique qui, dans un éclair de génie, réclament le déboulonnage de la statue de Christophe Colomb sous prétexte qu’il aurait commis des crimes contre les premiers occupants de l’Amérique ? Quel jugement porter aujourd’hui sur les soldats fanatisés de Daesh qui ont fait sauter des pans entiers de la cité antique de Palmyre et saccagé le Musée de Mossoul ?
Quand le peuple Français, écoeuré par les abus du système, a envahi les rues de Paris en juillet 1789 pour réclamer son dû, il s’est rué au passage et sans ménagement sur les statues et les monuments personnifiant la gloire, la tyrannie et la toute puissance de l’Ancien régime. Il a arraché de leurs tombeaux les dépouilles des rois pour les jeter pêle-mêle dans la décharge publique, brûlé les œuvres des grands auteurs qui les ont encensés et démoli les joyaux architecturaux qui marquaient leur grandeur. Et nous avons vu ce qui s’est passé par la suite : trois années marquées par une Grande Terreur, la valse des guillotines, l’avènement d’une dictature impériale qui a précipité l’Europe dans un carnage sans précédent, et un siècle ponctué de révoltes populaires armées, de guerres fratricides, de souffrances et d’instabilité. Les choses étant ce qu’elles sont dans cette époque incertaine que nous traversons, qui osera donc alors s’en prendre au tombeau de l’Empereur trônant à l’Hôtel national des Invalides, au nom de la souffrance que ce petit bout d’homme a apporté à la France et à l’humanité dans les années de sa grandeur impériale ?

Savoir lire les signes des temps
Quand la coalition internationale dirigée par les généraux américains est entrée à Bagdad, en avril 2003, les militaires, ivres de leurs victoires, ont entrepris sans plus tarder de tirer au bas de leurs socles tous les monuments personnifiant le régime de Saddam Hussein. Nous avons vu ce que cela a donné par la suite : 15 ans plus tard, cette puissance étrangère est encore là, en train d’essayer de recoller les morceaux de cette civilisation plusieurs fois millénaire, une force d’occupation totalement impuissante devant son incapacité de trouver un substitut au tyran qui en avait assuré la cohésion et la stabilité. Ce qui donna du vent aux rebelles d’Al-Quaïda et favorisa l’émergence des soldats de Daesh qui se donnèrent comme mission divine de détruire, pierre par pierre, monument par monument et stèle après stèle tout ce qui lie l’humanité présente à son passé. Avant eux le déluge ! Les traces du passé sont une offense à Allah, l’histoire commence et finit là où ces fanatiques se situent !
Comment les égyptologues auraient-ils pu retracer les 3000 ans d’histoire de l’Égypte pharaonique s’ils n’avaient pu compter sur les colonades, les stèles, les statues et les ostrakons qui en pavent le parcours ? Chaque monument, chaque plaque commémorative, chaque nom de rue, chaque bâtiment ancien où se sont déroulé des événements importants, sont les fragments d’un livre d’histoire et appartiennent à un langage qui marque un temps de passage de l’humanité. En traversant les siècles, les faits historiques s’altèrent à mesure qu’ils s’éloignent de leur source, se dénaturent au fil des récits, sombrent dans l’obscurité faute d’avoir été commémorés. Les monuments sont les témoins les plus authentiques du passé, « d’incorruptibles chroniques que seul le temps efface et disperse ». « Là, point d’interprétations douteuses, l’œuvre s’explique d’elle-même et se manifeste clairement », paraphrasent avec beaucoup d’éloquence les auteurs d’une histoire de la Bastille publiée cinquante ans après sa démolition[1].
Depuis la fin du régime soviétique en 1989, des actions similaires se sont produites en Afrique du Sud, dans les pays du Maghreb, au Cambodge, en Ukraine, en Russie, en Roumanie, en Allemagne, en France, en Angleterre, au Canada, aux Etats-Unis, au Moyen-Orient, enfin partout où les croisés de la rectitude en appellent à des changements politiques fondamentaux, à une modification des comportements et à un nouvel ordre moral. Quel message faut-il retirer de ce mouvement de folie de masse qui, manifestement, n’a rien de spontanée et qui s’inscrit dans une logique mondialiste ?
 Les monuments sont érigés en temps de paix et démolis quand l’histoire s’agite. C’est une constante ! Derrière chaque saccage délibéré et consenti des témoins du passé, c’est toujours le même esprit qui règne ; celui de la rectitude, de l’ignorance, du mensonge et de la terreur révolutionnaire, les quatre colonnes du socle sur lequel s’érige la tyrannie. Le message est là, à prendre ou à laisser ! Le saccage des statues auquel nous assistons aujourd’hui sous les clameurs est un indicateur des dangers et des défis auxquels nous sommes confrontés. Quand une époque entreprend de démolir les monuments qui ont un jour glorifié ceux et celles qui ont fait l’histoire, ce ne sont pas des pierres qui volent en éclats mais bien l’âme des hommes et des femmes qui l’ont exultée en leur temps. Quand une société, par paresse, lâcheté ou compromission, en est réduite à cautionner de tels crimes commis à l’encontre de l’histoire par une phalange des esprits qui l’agitent, elle accepte de se livrer au boureau qui attend l’ordre d’ouvrir la trappe du gibet monté pour casser le cou de la Liberté.
Akakia



[1] A. Arnould, Alboize du Pujol et A. Maquet, Histoire de la Bastille depuis sa fondation 1374 jusqu’à sa destruction 1789, Paris, Administration de Librairie sur Notre-Dame des Victoires, 1844, vol. 1, pp. 1-2.