Les délires d'Akakia

mardi, avril 28, 2015

Pour ceux et celles qui l’auraient oublié, au Canada le droit de protéger sa vie est un droit constitutionnel inaliénable et inaltérable

Dans ce dessin d'Edmond J. Massicotte daté de 1926, le vieux fusil, bien au chaud au-dessus du manteau du foyer et toujours à l'abri des mains des enfants, se présente comme une image d'Épinal qui exprime à la fois un art de vivre et une culture authentique. Depuis les débuts de la colonisation française en Amérique, alors que chaque citoyen est obligé par la loi d'en posséder au moins un pour assurer sa protection et celle de la communauté, il figure dans toutes les scènes de la vie quotidienne, au même titre que le crucifix, le poêle à deux ponts, la tourtière et la bonne entente. 

Chacun a le droit à la vie qui est le bien le plus précieux qui soit, chacun a le droit à la sécurité de sa personne et chacun est responsable de sa liberté ! En conséquence, abandonner à l'État ou à des tiers le pouvoir absolu de protéger l’une et l’autre en mon nom reviendrait à accepter le fait que je vis dans un État totalitaire. On vit dans une démocratie ou on vit dans une tyrannie. Il n'y a pas de juste milieu à cet égard et ceux qui prétendent le contraire font erreur quand ils ne sont pas tout simplement de mauvaise foi.

Quand le premier ministre Stephen Harper a fait voter une loi, en 2008, qui imposait des peines minimums de trois et cinq ans aux simples délits de possession d’une arme à feu à autorisation restreinte et d’une arme prohibée non enregistrées, il était totalement dans le tort et il a été subséquemment remis à l’ordre par la Cour suprême qui a jugé sa loi tyrannique et anticonstitutionnelle. Quand M. Harper a énoncé devant les caméras, le 11 mars 2015, qu'on pouvait posséder une arme à feu pour se défendre lorsque l’instant nous le commande, il a par contre parlé dans la logique de notre histoire et n'a fait que répéter une évidence fort bien supportée par la même Constitution qui dit, à l’article 7 de la Charte des Droits, que « Chacun a droit à la vie, à la liberté et à la sécurité de sa personne ; [et qu’]il ne peut être porté atteinte à ce droit qu’en conformité avec les principes de justice fondamentale ».

La loi de 2008, qui était pourtant outrancièrement « cruelle » et « injuste » n’a curieusement ému aucun gardien de la démocratie et a fort heureusement échoué au test de la Cour suprême. Alors que l’énoncé de M. Harper, sur le droit de défendre sa vie, a soulevé l'ire des 5400 membres de l'Association des policiers provinciaux du Québec qui ont de suite pris le micro pour dénoncer la position pourtant tout à fait légitime de M. Harper compte tenu de l'histoire, de la culture et de la singularité géographique du pays. Sachant qu’il ne leur appartenait pas d’intervenir à ce niveau du débat, les chefs de police du reste du Canada ont, pour leur part, retenu leur langue et respecté comme il se doit les règles du jeu.

La réprimande publique des policiers du Québec a évidemment été récupérée par les hérauts du lobby (Montréalais) anti-armes à feu derrière lequel grouillent les mains avides du lucratif lobby informatique du Québec. Mais aucun n'a eu l'intelligence de questionner la pertinence constitutionnelle du point de vue énoncé publiquement par M. Harper et de dénoncer l’ingérence de la fraternité policière dans le débat politique en cours. Qu'aurait dit M. Pierre Veilleux, président de cette très puissante fraternité, si M. Harper s'était rendu dans son bureau pour lui demander d'intervenir auprès de ses membres afin de s'ingérer dans leurs pouvoirs ? Il aurait eu raison de dénoncer voire de demander la démission de M. Harper qui aurait alors contrevenu au premier principe de notre système démocratique voulant qu'on sépare le pouvoir politique du pouvoir policier.

Qu’on le veuille ou pas, la liberté comporte des risques et place chaque individu face à des choix personnels et conséquents assujettis à des devoirs. Notre système démocratique doit en tenir compte. S’il est vrai de dire que personne ne peut se faire justice soi-même et qu’il faut s’en remettre aux règles de Droit pour ce faire, il est aussi vrai de dire que la police ne peut être partout à la fois et qu’elle ne pourra jamais assurer la sécurité de tous les citoyens en tous temps. C’est dans cet esprit de liberté et de responsabilisation citoyenne que l’article 7 de la Charte des Droits a été pensée, rédigée et votée, et c’est en fonction de cette protection constitutionnelle incontournable que tous les citoyens canadiens  peuvent revendiquer leur bon droit de posséder une arme à feu pour la protection de la vie à domicile…

Akakia 

samedi, avril 04, 2015

Destruction du registre des armes à feu d'épaule au Québec, enfin une bonne nouvelle !

Une arme à feu entreposée sécuritairement selon les règles de la loi, fait partie des acquis historiques et des habitudes culturelles des Québécois de souche et des Canadiens. Il ne s'agit pas d'un privilège, comme certains voudraient bien le recaler, mais d'un droit légitime inaliénable qui marque l'esprit de notre civilisation.



La portion québécoise du registre des armes à feu sera finalement détruite, ainsi en a décidé la Cour suprême du Canada. Voilà une bonne chose de réglée! 

Et qu'on ne vienne pas me dire que le Québec s'entêtera à retomber dans les mêmes travers démagogiques pour reproduire, à prix d'or, la même erreur magistrale. Jamais loi plus contraire aux valeurs intrinsèques du Québec et du Canada n'avait été votée par un Parlement depuis la Conquête anglaise de 1760. Elle contrevenait aux principes même de la Liberté et de la démocratie sur lesquels a été fondé notre pays et, pernicieusement, elle faisait des propriétaires légitimes d'armes à feu des criminels en devenir. Une loi infecte, vous dis-je ! Une injustice démesurément onéreuse qui a porté préjudice à une multitude d'honnêtes citoyens (nes), une déloyauté étatique fort heureusement corrigée par l'actuel Gouvernement Harper. 

Dans le contexte, on ne me reprochera certainement pas de rappeler qu'à l'époque, les politiciens réactionnaires du pays (PQ, PLQ et PLC confondus dans la même couchette) et le mouvement féministe québécois avaient récupéré insidieusement les événements de la Polytechnique pour passer une loi scélérate qui plaisait bien à Montréal, Toronto et Vancouver, une loi inique qui piétinait ainsi nos droits historiques fondamentaux et criminalisait les régionaux au nom d'une fausse vertu. Diviser pour régner, l'adage est bien connu ; le rat de la ville contre le rat des champs, Montréal contre les régions, les femmes contre les hommes, les esprits vertueux contre l'esprit même de la Liberté dans laquelle ceux et celles de ma génération ont été élevés, éduqués, et nourris.

Contrairement au reste du Canada, qui a raison de nous faire la leçon en terme de démocratie sur cette question historique fondamentale, depuis la triste affaire de la Polytechnique le Québec s’est dangereusement avancé dans le portique d’un État policier. Un État à la pensée unique et sans contre-discours, un État radical où les chefs des différents corps de police bafouent désormais le principe de base de la séparation des pouvoirs en s’ingérant publiquement et contre nature dans le débat politique pour influencer à la fois les lois et la jurisprudence. Quand le judiciaire fait chambre commune avec le législatif et l’exécutif, il y a péril en la demeure et les citoyens ont intérêt de s’en inquiéter.

Les États-Unis ont corrigé l'erreur de la prohibition qui a favorisé la naissance du crime organisé, et les Canadiens viennent de corriger, à leur façon, l'erreur du registre des armes d'épaule qui favorisait le marché des armes vendues illégalement. Qu'à cela ne tienne ! Apprenons de nos erreurs et n'y remettons plus les pieds puisque cela est contreproductif à tous égards. Jusqu'à maintenant, je n'ai rien dit contre la politique d’austérité que nous sert au quotidien le Gouvernement de Philippe Couillard depuis son élection. Mais ne vous méprenez pas sur mon silence, ce Gouvernement aura ma voix citoyenne et mon vote contre lui s'il persiste contre toute logique et s'y aventure à nouveau. Assez c'est assez ! Pas question de repayer pour remettre la roue dans la même ornière boueuse. D'autant plus qu'un tel registre, s'il venait à renaître de ses cendres, ne pourrait avoir ni les dents de la défunte loi fédérale (qui criminalisait la possession d’une arme d’épaule non enregistrée), ni l'efficacité, ni l'option morale en sa faveur. 

Le peuple en a déjà plein les bottes avec les factures nouvelles à payer au nom de l'austérité à la Philippe Couillard. S'il fallait qu'il se mette à gaspiller, ne serait-ce qu'un seul million de dollars pour plaire aux convultionnaires du mouvement anti-armes à feu, je ne le prendrais pas. Mais alors là pas du tout ! Avec toutes les coupures que nous devons nous farcir aujourd'hui dans les services publiques. Avec toutes les hausses de taxes et les hausses d'impôts déguisées qui appauvrissent la classe moyenne, je comprendrais alors que le prétexte d'austérité n'était qu'un prétexte mensonger —un de plus— pour enrichir les quelques privilégiés qui tirent les ficelles derrière les portes closes et qui profitent de notre appauvrissement collectif et individuel...


Akakia