Être Canadien français et se le dire fièrement entre Nous, où est le drame ?...

« Moi en plein Québec, je veux perdre l'habitude de m'excuser d'être Canadien français et de demander pardon à mon voisin d'être catholique.

Ce sont là deux vêtements chauds, bien à moi, que je salis, que je corrige, que je critique, que je couds, que je découds, mais auxquels je tiens, parce qu'ils sont faits sur mesure pour moi dans ce pays rigoureux... » Félix Leclerc, préface à la pièce de théâtre « L'Auberge des morts subites » (1962)

Être Canadien français, au sein du Québec qui est au coeur d'un continent que nous avons ouvert, exploré, dompté, contribué à humaniser, où est-le drame ? Si on veut que j'accepte celui qui arrive avec sa propre expérience de l'humanité, il lui faut également qu'il comprenne que je ne saurais être lui et qu'il a avantages à accepter ce que je suis. Si Félix vivait aujourd'hui, nul doute qu'il serait fier également de découvrir que, par sa culture et ses multiples ascendances, il est également Métis puisqu'on ne peut être autrement que ce que le pays intérieur a fait de nous.

Pour qu'on nous respecte, il faut d'abord se respecter et se le dire entre Nous, à la face de l'univers...

Akakia

Photo ci-dessus : Félix Leclerc, vers 1960, à l'époque où il arpentait les sous-bois du centre de poésie de Val-Menaud, Saint-Charles-de-Bourget, le long de la Grande Décharge du Saguenay (entre Alma et Chicoutimi)