dimanche, février 15, 2009

Plaines d'Abraham, 13 septembre 1759-2009 — Quand l'histoire se répète

Ça y est ! Il fallait bien s’y attendre avec les fonctionnaires québécois qui gèrent les consensus comme dans une garderie, la reconstitution de l’historique affrontement du 13 septembre 1759 n’aura pas lieu comme prévu. La rencontre publicisée à grand déploiement n’aura pas lieu, simplement parce que la Commission des champs de bataille nationaux a dit craindre pour la sécurité du public. Amené à justifier cette ultime décision de battre en retraite devant les menaces, le président de la Commission, André Juneau, a fait son mea culpa en disant qu’elle avait « fait une erreur », que le risque de violence était manifestement trop grand devant un tel tollé et qu’elle a « entendu le message » des opposants.

Manifestement, la lâcheté trouve bien ses mots pour se justifier devant l’histoire qui se répète. C’est exactement ce qui est arrivé, le 18 septembre 1759, cinq jours après la prise des Plaines d’Abraham, lorsque 14 des 15 fonctionnaires chargés de mettre la ville de Québec en état de résister à l’assaut de la racaille anglaise, a lâchement ouvert les portes de la cité au nom du bien du peuple. Idem l’année suivante à Montréal, lorsque le 8 septembre 1760, le gouverneur et marquis de Vaudreuil a remis, la queue entre les deux jambes, les clés du continent aux Anglais après avoir refusé à Lévis le droit de se retrancher sur l’Île Sainte-Hélène pour avoir au moins l’honneur d’essuyer le feu des canons de l’ennemi.

Vous voulez que je vous dise ! Même si je trouve que la Commission des champs de bataille nationaux a été bien mal inspirée dans sa manière de présenter un projet de commémoration historique qui aurait pu stimuler la réflexion à propos de ce dur moment de notre histoire ; même si je trouve qu’il était déjà un pari des plus risqués de tourner ce couteau rouillé dans une plaie toujours pullulante ; même si je trouve que M. Juneau nous sert déjà, 250 ans plus tard, une belle reconstitution de ce que fut la reddition de Québec dans ce qu’elle a de plus pitoyable ; et même si je trouve qu’il est tout à fait légitime de marquer sa dissidence face à ce projet qui sert bien l’idéologie anglo-fédéraliste. Malgré tout, il n’empêche, que nous avons perdu là une maudite belle occasion de requestionner ce chapitre tragique de notre histoire. Et il n’empêche que c’est le tout Québec qui porte aujourd’hui le poids de cette capitulation de la Commission qui, par la voix de M. Juneau (qui devrait démissionner d’ailleurs !), nous fait porter, à tous, la honte d’avoir rendu la place si facilement.

En ce qui me concerne, ce n’est pas comme ça que je vois la liberté dans le futur pays du Québec qui, manifestement, n’est pas tout à fait étranger à ses propres malheurs ! Comment un peuple en marche, un peuple qui dit vouloir être libre parmi les peuples libres, peut-il baisser les yeux devant la moindre adversité, et comment peut-il accepter que la menace terroriste détermine ses choix ? En ce qui me concerne, si la Liberté avec un grand « L » a un prix, ce ne peut-être que celui du courage et de l’effort qu’il faut mettre pour surmonter nos peurs afin de l’atteindre un jour après l’avoir méritée à tous égard. Ce ne sera qu’en fonction de ce prix à payer de la Liberté pour tous que j’accepterai de crier à l’unisson, haut et fort et dans le respect de ceux qui ne partagent pas cette vue : Vive le Québec Libre !

Russel Bouchard
15 février 2009

4 Comments:

Blogger Danielle Robineau
dit :

Je suis tout à fait d'accord avec vous, la Commission des champs de bataille nationaux a été bien mal inspirée dans sa manière de présenter un projet de commémoration historique.

Cela devrait être reconstituer dans un but instructif et devrait être souligné comme un jour de deuil, comme pour le jour de l'armistice puisqu'il s'agit d'une tragédie.

10:46 a.m.  
Anonymous Anonyme
dit :

Et depuis cette tragédie, nous sommes en état de siège perpétuel. Pas un jour, pas une semaine, pas une année sans qu'on nous torture de toutes les manières possibles et inimaginables. Et la commandite de la reconstitution avec le Juneau en fait partie.

Ce sont les touristes anglais d'Angleterre dont on avait organisé un voyage pour cette reconstitution qui seront déçus.

Les descendants de cette racaille n'ont de cesse de vouloir que les Métis, les Canadiens français et les Québécois de souche française, les fondateurs de ce pays disparaissent. C'est leur objectif ultime.

Résistons!

Marie Mance V

12:05 p.m.  
Anonymous Anonyme
dit :

Le don d’ubiquité de M. De Vaudreuil

Relativement au Siège de Québec, il y a une floraison de littérature qui nous en fait voir de toutes les couleurs.

Parmi les documents reçus aux ANQ en 1920-1923, se trouve le journal du Siège de Québec, du 10 mai au 18 septembre 1759, soit la version du cahier 1920-1921 des ANQ ou celle mise en ligne par OUR ROOTS, NOS RACINES Cette dernière cependant s’arrête au 14 de septembre 1759 le jour de la mort de Montcalm.

Lors de la réception de ces documents en 1923, M. Aegidius Fauteux déclarait à propos de la source anonyme de ce journal :

« Quoi qu’il en soit, le Journal du siège de Québec, ci-après publié, n’en reste pas moins avec son mérite intrinsèque et, même anonyme, nous croyons qu’il est encore une contribution précieuse à notre littérature historique. »

Le don d’ubiquité de M. de Vaudreuil.

« Selon les informations que j’ai trouvé, Vaudreuil était à Beauport au matin du 13 septembre et a suivi l’armée de Montcalm vers les Plaines d’Abraham ce qui confirme le journal de Michel Chartier de Lotbinière. » Extrait du forum Tribune Histoire par Raymond ingénieur du Roy.

Dans la liasse de documents transmis a « l’Archiviste de la Province de Québec » en 1923, on note dans ce qui est présenté comme le journal du Siège de Québec du 10 mai au 18 septembre 1759, le passage suivant :

« Pendant l’action (celle du 13 sept) M. De Vaudreuil paru sur la coste étant en calèche, sa vue n’a fait qu’augmenter la déroute, et lui-même a décampé aussitôt..... » Extrait : « Le journal du siège de Québec ANQ 192-1921 » (Du 10 de mai au 18 septembre 1759, page 200)

(Dans la version du journal mise en ligne on retracera ce passage au chapitre 0069 ou page 66)

Or dans cette même liasse de documents on situe M. De Vaudreuil au camp Jacques Cartiers à cinq heures de cheval de Québec (45 km) où il entretenait toute une correspondance d’après ces documents, avec M. De Ramezay. Il rédigeait même ses instructions à M. De Ramezay qui était en fait un projet de capitulation toujours lors de cette journée du 13 septembre.

Ce qu’on peut dire est ou bien il se promenait en calèche sur les plaines pendant la dite bataille ou il était au camp Jacques Cartier, pas les deux à la fois, à moins de jouir d’un extraordinaire don d’ubiquité

LIEN : Voir la correspondance de M. De Vaudreuil avec M.de Ramezay le 13 septembre 1759.

www.geocities.com/vailcour/13-7bre-1.html

www.geocities.com/vailcour/13-7bre-2.html

www.geocities.com/vailcour/13-7bre-5.html

Cordialement Jacques Vaillancourt, Québec.

5:48 p.m.  
Anonymous Anonyme
dit :

Je suis tout à fait d'accord avec votre approche millitante.En effet,devrions nous pas considérer l'évènement de 1759 comme une tragédie ayant changé complètement le cours de l'histoire.Peut-être cette évènement devrait raviver en nous l'idée d'un Québec un pays...Ne nous laissons pas piller sur la tête par nos voisins de l'ouest et défendons nos idées et intérêts comme tout être intelligent ferait!

8:26 p.m.  

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