Les délires d'Akakia

samedi, juin 14, 2008

Trou d'homme de sa lèse-majesté ! Défense de penser...

Comment peut-on être bouché à ce point ?! Cette histoire typiquement franco-québécoise (sic) nous rapproche de la Chine avec sa façon bien à elle de contrôler les idées et de déraper à reculon dans le décor. L'art est politique, tout le monde le sait. Il n'y a que les créateurs et les artistes qui s'en foutent. Et cela est fort bien ainsi, car si les créateurs de ce monde s'en indisposaient, ils ne créeraient pas ; ils serviraient les idées dominantes. Car l'artiste, le vrai, celui qui transgresse, trouve justement une part de son énergie créatrice dans sa manière de dépasser l'image, d'aller au-delà, de lui faire cracher le sens qu'elle cache.

Les trous d'homme de Québec

Cette affaire n'est pas à l'honneur de la ville de Québec qui dit vouloir profiter du 400e anniversaire de sa fondation par Champlain (sic), en 1608. Pour son projet original d’intégration de l’art dans la ville, l’organisme Folie/Culture a ainsi donc invité 10 artistes à concevoir les trous d’homme (des couvercles de puisards comme on dit familièrement) pour la rue Saint-Vallier sous l’autoroute Dufferin-Momorency. Pour bien apprécier la stupidité de certains, sachez que le Manhole cover art est un art déjà présent à travers le monde. Il s'agit alors d'inviter les artistes à créer des bas-reliefs pour parer le dessus des couvercles de fonte des trous d'homme. Cette manière de création typiquement urbaine s'inscrit également dans la mode des fresques dessinées par la jeunesse des rues qui crient leur souffrance et leur espérance dans le décor.

À Québec, pour souligner cette année mémorable, la ville a donc parrainé la production d'oeuvres similaires qui ont été demandées à dix artistes, dans le cadre de l'événement « Regards fous ». Il n'y en aura que neuf puisqu'on ne coulera pas celle de l'artiste Martin Bureau qui, il faut le dire, a réussi un vrai coup de génie ! Pourquoi ? Simplement parce que la ville de Québec et la fonderie Bibby-Ste-Croix ont décidé que cela était... trop politique. Trop politique !!! Comme si la commande placée par les villes et les États aux artistes n'était pas... politique. Le crime en est un de lèse-majesté faut-il bien comprendre.

Réunissant les deux faces d’une pièce de 25 cents sur une seule, le dessus, l’artiste y représente la reine d’Angleterre couronnée d’un panache d’orignal entouré d'un message : « Kwebec 1759-2009. Quart de piasse. » Martin Bureau devance le 250e anniversaire de la Conquête de la Nouvelle-France par les Anglais, avec une image percutante intitulée : « Hommage à Sa Gracieuse Majesté ». Génial ! Absolument GÉNIAL !!!

Saguenay n'est pas en reste

Une chose similaire m'est dernièrement arrivée à Ville de Saguenay où un comité de la ville nouvelle a entrepris de publier un livre d'art et de prestige pour souligner le dixième anniversaire de la fusion municipale. Pour ce faire, le livre devait être agrémenté de dix textes d'écrivains vivant dans la municipalité. Le projet que j'ai soumis au comité devait critiquer le fait de ne pas avoir gardé le nom de « Chicoutimi » à la place de celui de « Saguenay » qui est impertinent et qui ne rend pas justice à l'histoire de ce pays intérieur.

Pour ceux qui ne connaissent pas, il faut savoir que le nom de Chicoutimi, pour signifier un lieudit d'occupation humaine, a été écrit sur un document pour la première fois en 1661, par les missionnaires, dix ans avant la construction d'un comptoir de traite. On parlait alors de tout ce périmètre insularisé entre le lac Kénogami, la rivière Chicoutimi, la rivière au Sable et la rivière Saguenay. La justification de mon choix n'a pas suffit. Le comité a rejeté mon projet parce qu'il aurait donné du vent à ceux et celles qui réclament la restauration du nom mythique. Ce qui m'a contraint à me retirer par souci d'intégrité.

Résultat : nous avons appris par le journal de la semaine dernière que le livre envisagé par... Saguenay comptera quatre textes ; quatre textes rédigés par les « quatre plus grands écrivains de Saguenay ». Ce qui veut dire qu'au moins six écrivains se sont récusés comme moi et qu'ils n'en n'ont trouvé que quatre pour accomplir la jobbe...

Éloge à tous les Martin Bureau de la Terre.

Akakia

mardi, juin 10, 2008

Rapport Bouchard & Taylor : les apprentis sorciers en eau trouble...

Dans un texte fleuve qui n'a rien à envier aux discours lancinants et pénibles du chantre de la révolution cubaine, Gérard Bouchard, la première moitié de la plume qui a signé l'historique rapport d'une Commission sensée réunir en une seule coupe multiculturelle (pardon, « interculturelle » !) ; l'auteur du livre « La nation québécoise au futur et au passé », l'inventeur de la «nation civique québécoise », en remet sur l'enclume de ses contradictions. Tous les quotidiens du Québec en sont témoins, de même que les oiseaux de la rivière Mingan de Jos Monferrand jusqu'à la Bitte à Tibi.


La faute à Voltaire

Encore une fois, les « québécois de souche canadienne-française » (sic) n'ont rien compris. Et s'ils n'ont rien compris, c'est que la faute est imputable aux leaders nationalistes qui ont gommé son rapport. En référant aux Canadiens français qui refusent cette assimilation, il écrit donc : « on doit tout de même admettre que cette nouvelle identité [franco-québécoise] ne peut pas être imposée à qui que ce soit. Chaque citoyen a le droit, s'il le désire, de conserver une référence à ses racines et de cultiver une appartenance ou une identité particulière, parallèle à l'autre et en relation avec elle... »

En voilà déjà beaucoup. Je me demande réellement si l'auteur est conscient de ce qu'il a écrit dans son rapport. En le lisant, j'ai l'impression de vivre sur une autre planète ! D'abord, il est faux de dire que ce sont les leaders nationalistes qui ont produit ce résultat. Et c'est réduire à bien peu l'ampleur du tollé de contestation puisque les Indiens (relisez Max Gros Louis) se sont immédiatement inscrits en faux contre le rapport. Puisque les Métis dont on ne daigne même pas souligner les deux passages à la commission le dénoncent eux-aussi (relisez mes propres textes et ceux des autres leaders du Québec). Puisque des milliers de Canadiens français qui ne sont ni nationalistes ni séparatistes ont vertement dénoncé le fait d'avoir été réduits à l'état d'une sous-culture du Québec moderne, des reculés qui n'ont plus que la pipe de plâtre et la ceinture fléchée comme lieux communs.

Faut-il être bouché à ce point pour imaginer qu'il n'y a que les nationalistes québécois qui ont quelque chose à perdre dans ce rapport qui bafoue le premier fait fondateur du Québec ? À sçavoir les Canadiens français et les Métis qui représentent encore tout près de 70% de la population du Québec !

Les Métis devront prendre note

Dans sa furibonde sortie, le co-auteur du Rapport soutient donc formellement l'idée que « chaque citoyen a le droit, s'il le désire, de conserver une référence à ses racines... ». Celle-là, au nom de tous les Métis dont il a contesté lui-même l'existence dans les journaux du Saguenay, je la retiens au rôle du débat qui s'ensuit dans notre société. En tant qu'Autochtone (Métis), je suis entièrement d'accord sur ce point. Et je suggère justement aux Canadiens français et aux Métis qui se sentent gommés et rétrécis dans le sidérant Rapport, de ne pas perdre de vue cette citation. C'est justement là le fondement de la crise qu'il a portée à un niveau inégalée depuis le Rapport Durham. Je crois que le co-auteur Bouchard n'est pas tout à fait conscient que le feu d'herbe qu'il a allumé dans ses écrits de l'après-référendum est en train de devenir un feu de brousse où plus personne n'a le contrôle, et qu'il en faudra encore bien peu pour qu'il s'étende à la forêt toute entière.

Notre homme se demande également : « pourquoi, suivant la même logique, serait-il condamnable de parler de Québécois d'origine canadienne-française, en particulier à l'intention de ceux qui tiennent à cette référence ? L'expression est parfaitement neutre, précise et équitable, et elle correspond à la réalité historique. » Je crois qu'il n'a pas compris que c'est justement là où le bât blesse. Les Canadiens français et les Métis n'en veulent tout simplement pas de ce rapetissement. Et c'est justement parce que cette notion les neutralise dans un miasme ethnoculturel sans âme dans lequel ils n'ont plus de références à leur histoire, à leur lutte, à leurs espoirs et à leur identité-propre qu'ils crient à l'imposture.

S'il y a débordement, comme il le dit craindre, le maître d'oeuvre de la « nation civique franco-québécoise » doit comprendre qu'il n'y est pas tout à fait pour rien. Et Jean Charest ne pourra s'en prendre qu'à lui d'avoir donné une baguette de sorcier à un apprentis qui n'est toujours pas foutu de comprendre qu'il a pris la baguette par le mauvais bout...

Akakia

lundi, juin 09, 2008

Commission Bouchard & Taylor, un chercheur de l'UQAM s'inscrit en faux

Par Alain-G. Gagnon,
Directeur du Centre de recherche interdisciplinaire sur la diversité au Québec de l'Université du Québec à Montréal. Récipiendaire du prix d'excellence de la Société québécoise de science politique
Texte tiré du journal « Le Devoir » du lundi 09 juin 2008


« Pour les intellectuels, la prise de parole constitue le principal moyen d'autodéfense. Je prends aujourd'hui la plume pour exprimer ma frustration devant l'usage incorrect que l'on a fait de mes travaux sur la question de l'interculturalisme dans le rapport de la commission Bouchard-Taylor, rendu public le 22 mai dernier.


Je n'ai pas d'emblée véritablement reconnu la parenté du texte qui m'est attribué, à la page 119 du document. La raison en est fort simple: les auteurs ont supprimé la partie essentielle de la citation reproduite.

Dans la section portant sur l'interculturalisme, les auteurs rappellent que la force du néonationalisme porté par la Révolution tranquille a été de conjuguer la lutte identitaire avec l'égalitarisme social et la défense des droits. Puis, les auteurs passent en accéléré à la construction du modèle québécois pour nous amener sur le terrain de l'interculturalisme, pièce centrale du casse-tête à compléter. Selon A.-G. Gagnon (Possibles, vol. 24, no 4, 2000, p. 23), écrivent-ils, «la principale vertu du modèle québécois tiendrait justement dans la recherche d'un équilibre entre les exigences de l'unité [...] et la reconnaissance des différentes cultures».

L'usage fait de mon propos me situe d'emblée dans le groupe des cosmopolites. Or, que trouve-t-on entre les crochets de la citation et qui était sans intérêt véritable du point de vue des commissaires? Je répondrais: l'essentiel. La version non altérée de mon texte se lit comme suit: «La principale vertu du modèle québécois est justement d'établir un équilibre entre les exigences de l'unité, à travers la reconnaissance d'un pôle identitaire principal, et la reconnaissance des différentes cultures.»

Le rapport de la commission Bouchard-Taylor met l'accent sur deux approches à la citoyenneté: un pôle identitaire principal à affaiblir et une approche identitaire cosmopolite à encourager. Les membres du comité conseil qui ont alimenté la commission tout au long de ses travaux avaient d'ailleurs été sélectionnés en bonne partie selon cette lecture dualiste. Force est de constater que les tenants de l'interculturalisme étaient nettement minoritaires alors que les défenseurs du multiculturalisme à la canadienne occupaient le haut du pavé.

Au moment du dépôt du rapport, Jacques Beauchemin a été le seul membre du comité conseil à se dissocier publiquement de la commission en exprimant son désaccord face au diagnostic posé par les coprésidents quant au malaise identitaire des Québécois. Rapidement, plusieurs ont jeté l'opprobre sur lui, laissant entendre qu'il faisait preuve de fermeture face à l'«autre».

Pourtant, c'est ce même Jacques Beauchemin qui, dans ses travaux, définit la communauté francophone québécoise comme le «pôle principal de rassemblement de la diversité au Québec». N'est-ce pas là le fondement même de l'interculturalisme que les coprésidents disent vouloir promouvoir dans leur rapport?

La stratégie est connue: utiliser les propos d'un collègue pour appuyer sa propre thèse tout en vidant l'argumentaire original de son contenu. Ça se rapproche de la manipulation de texte et ça sème le doute sur le sérieux de l'entreprise. »

samedi, juin 07, 2008

« Les délires d'Akakia » aurait reçu 18 millions de visiteurs en deux ans...

La nouvelle n'est pas de votre blogmestre préféré, mais sachez quand même que Akakia, le délirant docteurs de Louis XIII a reçu plus de 18 millions de visiteurs, selon le visiteur et débateur Sylvain tremblay. Lisez plutôt. le commentaire qu'il a ajouté sur le dernier fil de discussion « La prophétie de Calchas » et qui est un encouragement à poursuivre l'expérience.
Pour vous servir,
Akakia

« Il serait dommage que monsieur Bouchard ferme son blog, car ses statistiques sont très bonnes.
Son pagerank de Google est de 3, de même que pour metisborealie. Comparativement, mamuitun.com a un pagerank de 4, alors il l'accote presque, c'est quand même pas mal pour un modeste blog d'historien.
Testez votre Pagerank Google! - zoneo
Le pr (pagerank de google) est une mesure de popularité qui va de 1 à 10. Plus il est haut, plus un domaine ou un site est populaire. À 3, ça commence à être pris en considération par les marchands pour y faire de la publicité ou par les acheteurs de noms de domaines. Passer d'une marche à l'autre est de plus en plus difficile à mesure qu'on monte, car elle est plus haute à atteindre.

Sur Alexa,
"Akakia.blogspot.com has a traffic rank of: 18,208,587"
Ce rang de trafic, une combinaison des visiteurs et des pages vues, est une mesure moyenne des trois derniers mois, et il indique une hausse ou une baisse.
Le rang de trafic d'akakia est en hausse, de même que la mesure du "reach", un pourcentage global de visiteurs, alors que celle des pages vues reste inchangée, toujours sur 3 mois aussi.

Pour metisborealie,
"Metisborealie.blogspot.com has a traffic rank of: 3,352,292".
Le rang de trafic de metisboréalie est aussi en hausse, de même que son reach, mais les pages vues sont à la baisse.

Comparativement,
"Mamuitun.com has a traffic rank of: 14,386,992".
Le rang de trafic de mamuitun est en baisse, de même que son reach et ses pages vues.

Get Traffic Details - Alexa

Sur Alexa, akakia est donc en bien meilleure position que mamuitun au cours des trois derniers mois. Pour le pagerank de Google, il faut considérer que mamuitun est probablement référencé par des spécialistes, car c'est un organisme.

J'ai aussi regardé les sites de monsieur Plourde. Le pr de saglacweb est de 3 aussi, comme les sites de monsieur Bouchard, ce qui est très bon pour une modeste coalition de sites contre le Projet de traité. Cependant, le blog de Jean-Pierre tire de l'arrière avec un pr de moins 1 (-1); il serait peut-être bon de l'annoncer dans quelques annuaires de sites. J'ai cependant remarqué qu'il y met pas mal les mêmes articles, alors, les visiteurs s'en aperçoivent et se disent qu'il est inutile de visiter l'autre car c'est la même chose. Dans ce sens, il y aurait aussi probablement lieu de ne pas dupliquer les articles, mettre du neuf dans le blog pour le différencier du site principal.

En tout cas, comme bien d'autres, je n'ai pas fini de lire les blogs de de Russel-A., et je ne ne voudrais pas qu'ils disparaissent; on y apprend beaucoup de choses, en exclusivité, bien souvent. Et puis, ils sont agréables à lire, de par les qualifications et le talent littéraire de son auteur, de même que son sens de l'esthétique, qu'on voit dans ses illustrations et sa mise-en-page. La valeur de ces blogs est aussi inestimable en regard des négociations secrètes de l'Approche commune; c'est ici qu'on vient s'informer ... . »