vendredi, mai 12, 2006

« Les Grenouilles qui demandent un roi » !!!

Les Québécois en rendemandent ! Non contents de l'avoir vu passer de l'Union nationale au PC, du PC au BLOC, et de ce dernier au PQ, nullement indisposés d'avoir goûté à son intransigeance et à sa manière autoritaire de saccager le grand marais québécois, ils le redemandent à la gouverne de l'État. Même si le tribun a fait tout les partis pour finalement tous les décevoir, l'homme a du charisme, le bec pointu et de la faconde. Cela leur suffit ! Ne leur demandez pas pourquoi, ils en veulent encore et en redemandent. Faut croire qu'en politique le sentiment fait raison.

LaFontaine, qui n'a pas toujours vu faux dans ses fabulations, l'avait du reste remarqué. Voyez comme les temps se ressemblent. Vous vous rappelez de cette fable où il est question d'un marais, d'un petit peuple de grenouilles libres et jacassantes, et d'une grue aux altières allures. Au cas où vous auriez déjà oublié, voici comment l'affaire s'est conclue...

« Les Grenouilles qui demandent un roi

Les grenouilles se lassant
De l'état Démocratique,
Par leurs clameurs firent tant
Que Jupin les soumit au pouvoir Monarchique.
Il leur tomba du Ciel un Roi tout pacifique :
Ce Roi fit toutefois un tel bruit en tombant
Que la gent marécageuse,
Gent fort sotte et fort peureuse,
S'alla cacher sous les eaux,
Dans les joncs, dans les roseaux,
Dans les trous du marécage,
Sans oser de longtemps regarder au visage
Celui qu'elles croyaient être un géant nouveau ;
Or c'était un Soliveau,
De qui la gravité fit peur à la première
Qui de le voir s'aventurant
Osa bien quitter sa tanière.
Elle approcha, mais en tremblant.
Une autre la suivit, une autre en fit autant,
Il en vint une fourmilière ;
Et leur troupe à la fin se rendit familière
Jusqu'à sauter sur l'épaule du Roi.
Le bon Sire le souffre, et se tient toujours coi.
Jupin en a bientôt la cervelle rompue.
Donnez-nous, dit ce peuple, un Roi qui se remue.
Le Monarque des Dieux leur envoie une Grue,
Qui les croque, qui les tue,
Qui les gobe à son plaisir,
Et Grenouilles de se plaindre ;
Et Jupin de leur dire : Eh quoi ! votre désir
A ses lois croit-il nous astreindre ?
Vous avez dû premièrement
Garder votre Gouvernement ;
Mais, ne l'ayant pas fait, il vous devait suffire
Que votre premier roi fût débonnaire et doux :
De celui-ci contentez-vous,
De peur d'en rencontrer un pire. »

Jean de LaFontaine »

2 Comments:

Anonymous Anonyme
dit :

J'adore votre sens de l'humour. Quoique mes opinions divergences de les vôtres, je tenais à vous dire, que vous avez un style tout à fait magnifique, M.Russell.

7:01 p.m.  
Anonymous Anonyme
dit :

Merci d'adorer mon style, car il est le fruit d'un incessant travail. Et doublement merci d'être en désaccord sur plusieurs de mes points de vue, car c'est là que commence l'humanité. La différence ajoutée au respect des différences, c'est ce qui fait la beauté du monde. Cela dit, avez-vous visité mon blogue « Les Métis de la Boréalie » ? Si non, il vous suffit de cliquer sur un de mes liens préférés et la magie de l'Internète vous y transportera en un éclair...

Bonne lecture.

7:14 p.m.  

Publier un commentaire

<< Home