jeudi, mai 25, 2006

L'auteur et poète canadien-français, Félix-Antoine Savard, honoré à titre posthume par Ville de Saguenay

Chicoutimi, le 25 mai 2006
Le fait relève de l'évidence ! De leur vivant, les grands personnages et les grands créateurs sont rarement reconnus. Sans jamais se détourner de leur mission, ils construisent leur oeuvre à travers les monceaux d'embûches et l'ingratitude semés le long de leur route par les vents de l'indifférence humaine. Certains, comme Mgr Félix-Antoine Savard (1895 † 1982), un diamant de la littérature canadienne-française qui a chanté, mieux que quiconque, la détresse de son peuple et le grand projet québécois, vient d'être honoré par Ville de Saguenay.

En effet, le comité exécutif de la plus importante ville du Saguenay–Lac-Saint-Jean vient de nommer une rue en son nom (rue « Félix-Antoine-Savard»). Il était temps ! L'auteur de « Menaud maître draveur », du « Barachois » et de « La Dalle-des-Morts», qui a dénoncé avec tant d'éloquence les trahisons des clercs (qu'il a personnifiées par « Le Délié », dans son Menaud), ce géant plus grand que nature qui a pleuré les souffrances et le combat pour la liberté des Canadiens français, méritait depuis longtemps cet éloge à son génie qui n'avait d'égal que son amour du peuple et le devoir pour lui de se faire une destinée.

Je salue ici ce geste de ma ville et on ne m'en voudra certainement pas de rendre grâce à ce poète, en publiant cette pensée perdue, sur le « pays », un mémorial à lui seul...

Russel Bouchard

« Notre Bonheur »
« Notre bonheur, notre fortune à nous, c'est de posséder un pays jeune et neuf, et un avenir qui ne soit pas comme une monotone routine du passé.

Notre fortune à nous, c'est d'avoir un espace immense à explorer ; c'est d'avoir des richesses à trouver, des combats à gagner, des beautés à dire, à peindre, à chanter en poème, en musique.

Notre devoir à nous, c'est d'avoir une belle et bonne culture à cultiver, une noble différence à maintenir, un humanisme à créer, une liberté à conquérir et à inventer...

Et c'est ce bonheur et c'est cette fortune et c'est ce devoir qu'il faut montrer aux jeunes. C'est cet avenir accessible de travail, d'effort, de science, d'amour et de conquête qu'il importe de leur présenter et pour lequel il faut les instruire.

Mais cet esprit de jeunesse n'est-il pas en péril chez nous ?

Nos paysans disaient : nous faisons la terre.

Pouvons-nous dire que nous faisons notre pays ?

F.-A. Savard
(Tiré de son livre, « Le Bouscueil / poèmes et proses », Fidès, 1972, p. 226)

3 Comments:

Anonymous Anonyme
dit :

Bravo Russel !

Beau texte qui rend hommage à un « vrai patriote » de notre pays intime...
si je peu me permettre de te paraphraser...

Tu m'a fait découvrir ses carnet intimes...de toute beauté....


Merci...

Michel Fortin

9:29 a.m.  
Anonymous Anonyme
dit :

Merci mon cher «Maître» et Historien de m'avoir fait parvenir ce message. Il me fait chaud au coeur de voir qu'on a décidé d'honorer cet homme et intellectuel plus «Grand que nature».
Malgré toute l'admiration que l'on peut avoir pour lui, nous ne pouvons que regretter son incapacité de suivre Menaud, sa créature et notre compatriote, dans son espoir d'émancipation. Ce n'est toutefois pas un motif pour lui refuser notre reconnaissance.

Jacques Bergeron

10:13 a.m.  
Anonymous Anonyme
dit :

Cher M. Bouchard,

Nous ne pouvons que remercier Ville Saguenay, de même que votre personne pour remettre «à la mode» ces sujets occultés depuis tant d'années.

Verrons-nous un jour la lumière au bout du tunnel de notre inconscience?

10:14 a.m.  

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