dimanche, avril 09, 2006

Les blanchons, les Français et l'art du sophisme !

À M. Vincent, qui écrit :
Elle est bonne, celle-là ! En somme, vous nous dites que si les Canadiens se livrent à des pratiques barbares, c'est la faute à la France ! Mais, vous le savez, tout est la faute à la France : l'effet de serre, la sécheresse, l'hiver qui n'en finit pas, la grippe aviaire, le sida, le conflit israélo-palestinien, la fatigue chronique de ma grand-tante et la mauvaise humeur de son petit chien !

Il est indigne que d'aucuns justifient cette barbarie, et plus indigne encore que certains Québécois soutiennent les Canadiens dans cette abomination.


Je réponds qu'il sombre dans la démagogie et dans le sophisme en m'attribuant une pensée que je n'ai pas à l'endroit des Français et de la France, un monde que j'aime beaucoup du reste (mes meilleurs amis (es) sont justement des vôtres). Trop facile, dans un débat où l'émotivité heurte la raison, d'évacuer ce résultat culturel dont elle est partie prenante par l'histoire, les coutumes et le rôle fondamental qu'elle a joué dans le processus de la traite des fourrures dont les Canadiens vivent sans aucun doute le dernier chapitre de cette histoire.

Et à Ver2_20 :
J'apprécie l'effort de compréhension de cet épiphénomène de civilisation qu'est la chasse, versus la place de l'Homme dans la nature.

Je vous ai parlé, hier, de la prolifération catastrophique du troupeau de phoques de l'Arctique. Je vous éveille à une autre menace à laquelle nous sommes actuellement confrontée, soit celle de la dégénérescence du troupeau eu égard au déséquilibre dont il est lui-même porteur. Vous a-t-on informé du fait que si rien n'est fait pour rabaisser le nombre des individus, ce troupeau est menacé d'une réelle catastrophe ? On constate, au reste, la même situation avec le troupeau de cariboux de la toundra québécoise et celui des oies blanches qui ont proliféré au-delà de la capacité naturelle du milieu environnemental et dont la chasse, malgré une extension des calendriers, ne réussit pas à équilibrer le nombre versus la capacité de la nature à les accueillir et à les garder en bonne santé.

Russel Bouchard