dimanche, mars 26, 2006

La France, encore une fois sous les fourches caudines de la tyrannie populaire.

Beaucoup de grabuge, en effet ces jours dernier dans les grandes villes de France. Cette mobilisation me fait penser à mai 68 ; j'avais 20 ans, comme des milliers d'autres, j'avais encore toutes mes dents qui étaient fort belles, et le désir de tout reconstruire ce que je jugeais fort laid. Des odeurs de déjà vu, cette fois-ci portés par les slogans anti CPE (Contrats Premiers Embauche), une situation en effet déplorable qui n'est pas sans nous rappeler, chez nous au Québec, les fameux « statuts précaires » qui font de nos finissants universitaires et professionnels le mal nécessaire du système alors que leurs maîtres et parents (ma génération) s'en sont mis plein les poches et se sont construits des retraites dorées. Ce qui me fait dire, expérience de ma jeunesse de contestataire aidant, que le peuple qui sort dans la rue, s'il le fait sur une pulsion légitime (avoir son morceau de bonheur), voit inévitablement ses idéaux récupérés par les manipulateurs de peuple qui, en son nom, sont en train de se faire un petit pouvoir rien que pour eux.

Le peuple, le droit au travail, la liberté, la justice et la fraternité ! Observez bien tous ces Gavroche à la mode du jour, dents brochées et vêtement griffés, qui tiennent pancartes et vont aux barricades ces jours-ci. Vous avez là, à travers ces gueulards issus de toutes les couches de la société micro-onde, les manipulateurs de demain qui vont sortir de ces rangs, les prochains gavés d'un système qui se construit sur les décombres de celui qui s'effondre.

À quelques années près et la mode vestimentaire en moins, c'est le même peuple qui a monté Bill Clinton au pouvoir puis G. W. Bush ; le même peuple qui a permis à Lénine de déloger un régime pourri, le même peuple qui a permis à Robespierre de monter la table pour les boucheries révolutionnaires et napoléonniennes. Le peuple, celui pour qui ont dit combattre, mais dont nul ne se souci réellement puisqu'il est le tapis sur lequel les générations montantes s'essuient les pieds et se font la dent...

Akakia